ALCHIMIES...  de Philippe Carrette

 

A mon vieux Mich...

POUR UN PEU DE FUMEE

Je pense à toi, Pedro, là-bas sur la grande île,
Tes doigts épais défroissent cette soie de tabac
Tournant et retournant doucement les poupées
Que tu serres une à une avant de les poser
Dans leurs moules odorants ouverts comme des plaies
Ou elles seront arôme avant d’être fumée.

Je pense à toi, Pedro, quand se volute en bleu
Entre mes lèvres émues tes création magiques
Carl Upmann, Partagas ou bien Monte-Cristo
C’est parfois la hollande et toujours l’Amérique
Ce consumé d’amour et de Vuelta Abajo.

Ton atelier tiendrait dans l’illusion d’un rien
Une presse, un couteau, la couleur d’une caisse
Remplie de ce tabac dont l’esprit est si tendre.

Et quand, tout à la fin, il ne reste que cendres
De tes œuvres, l’ami, merci pour cette ivresse
Que procure un Havane à tout homme de bien.

 

Copyright © 1997-2004 San Luis Potosi, Philippe Carrette. All rights reserved.

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