VITRIOL de Philippe Carrette

Bonjour, M'sieu

Depuis les terres lointaines
Où les apaches ne broutent plus
et où les vaches ne tirent plus sur les cow-boys
pour les scalper après cruellement...

où bien serait-ce le contraire?

(On a le droit de se tromper
quand on fume de mauvaises herbes
dans des copies de Dunhill de Taï- two)

Je me permets modestement
de rappeler mon existence.

Quand bien même la trace de mes écrits
de mes pensées, de nos délires,
ne serait plus qu'une bouillie d'électrons
perdus sur une toile sans araignées
saturées de petits gâteaux(cookies)
et menacée en permanence
par des pirates non borgnes
sans jambe de bois ni perroquets bavards.
( que voulez-vous, madame, tout se perd
ah! la! la! de not' temps...)

Quand bien même, Mossieur,
vous vous dites saturés de bébés saugrenus
et que votre pauvre cerveau d'un demi-siècle
doit commencer à craindre le jour fatidique
ou son ordin à c'te heure
le dépassera dans une boucle(loop).

Quand bien même vous seriez débordés
ou débordelisé, sidéen, enrhumé, enfoiré,
du côté de la gare du midi avec beignets ou frites...

Tout ça n'excuse pas, coquin, faquin,maraud,
et d'autres epithètes à sortir les fleurets
qu'entre deux travaux d'esclave, de génie ou d'esthète
vos gros doigts engourdis par l'âge et les excès
ne tapotent un instant au nom de l'amitié
un libelle, une feuille, une ligne, un pavé
que sais-je, un seul mot, Monsieur,
pour vous sauver
de la honte d'avoir simplement oublié
que vos belles machines, à l'heure de s'éteindre,
n'iront pas sur vos tombes ni cracher,
ni pleurer.

Phil.

 

Chauffe, Marcel, chauffe... VITRIOL Poète ?

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